Les saumons attendent le mois d’août
Traduit de l’italien par Camille Zabka
Être jumeaux est une histoire de génétique, mais c’est aussi la perception que les autres ont de nous.
Dans cette lettre qui court le long d’un été – celui qui les mène tous deux au diplôme de piano au conservatoire, à Viareggio, quelques années après la tragédie ferroviaire de 2009 –, nuit après nuit, le farouche Michele attend le retour de la solaire Francesca et remonte l’histoire de leur famille avec l’instinct et les efforts que peut déployer un saumon.
Michele, c’est celui qui a poussé son premier cri trois cents secondes après sa venue au monde, celui qui reste toute sa vie en apnée, en retard, étrange, penché sur un piano. Sa langue a cette douceur et ce dépouillement-là.
Ce soir, pour une raison que j’ignore, chaque fois que tu détournais le regard et qu’Alberto se tournait vers moi, les mots de Perrotti me revenaient à l’esprit comme un mantra. Tu as la musique, disait sa voix, et ça résonnait dans ma tête. Tu as la musique. Dans la vie, tu as la musique. Soudain, j’ai eu envie d’être à la maison à faire la seule chose qui avait un sens, t’attendre et jouer du piano.
La traductrice
Camille Zabka est professeure agrégée de lettres modernes et romancière. Elle est l’autrice de Celle qui attend (L’Iconoclaste, 2019) et Ne crains pas l’ombre ni les chiens errants (L’Iconoclaste, 2021). Son troisième roman, en cours d’écriture, paraîtra en 2026.

Roman
Parution le 6 novembre 2025
160 pages
17,50 €
ISBN : 979-10-978974-0-6